JENNY HOLZER  

February 10 - April 21, 2007
Installation 8

Installation 5

Installation 7

Installation 9

Installation 10

Installation 11

Installation 12

beaumontpublic Luxembourg a le plaisir d’annoncer l’exposition de nouvelles oeuvres de l’artiste américaine Jenny Holzer. L’artiste a créé des signes électriques, des bandeaux électroluminescents qui relieront les espaces formant un corps de sculptures inédites. // Découpée et fragmentée, l’écriture qui est le vecteur majeur dans l’oeuvre de l’artiste, requiert un statut particulier à chaque installation. La pluralité des formes et des sens, en situation dans un espace, sur l’eau, projetée sur une façade, gravée dans une pierre, à chaque fois, ces oeuvres échappent aux convenances. Profondément humanistes, ces lettres de feu traversent avec une grande rigueur et lucidité les intensités du monde. Dans les pièces plus intimes nous montrerons des plaques en métal avec une inscription de différents textes ainsi que des plaques en email peint. Des vidéos sur l’artiste et son oeuvre seront projetées tout au long de l’exposition.

Jenny Holzer, artiste publique par excellence prône la fonction utilitaire de l’art. L’art doit être vu non seulement dans la rue, mais aussi par le plus grand nombre de publics différenciés. Ses premiers textes Truisms (1977-1979) étaient imprimés sur des affiches collées sur les murs de Manhattan. Lustmord, un texte de 1993 est consacré au viol. Protège-moi de ce que je veux et Survival (1983-85) apparaissent sur des panneaux électroniques, mimant la signalétique urbaine, les premiers sur Times Square à New York. De la violence subversive de ses propos, on discerne l’attirance mais aussi la répugnance envers ce qu’elle dénonce. Bourreau, victime, observateur distant, même humour, se superposent laissant au lecteur l’interprétation de l’oeuvre. Dans Inflammatory Essays (1979 à 1982), l’artiste présente un manifeste ayant trait à la Loi, à Dieu, à la révolution,à la pauvreté et à la liberté. La violence physique et la douleur sont la base des textes dans Under a Rock (1986) et War (1992) ainsi que Erlauf (1995). Laments (1988-89), qui évoque la souffrance des malades du sida lui font dire: «Je rêve des mots. Mes idées surgissent de ma peau». Jenny Holzer réagit aux bouleversements du monde mais ne prend pas ouvertement parti. C’est l’intérêt de l’histoire et sa volonté de garder la mémoire qui font qu’elle est souvent sollicitée pour des mémoriaux: La Blacklist à Los Angeles (1999), Black Garden à Nordhorn (1994), Erlauf Peace Monument en Autriche (1995). Jenny Holzer écrit Mother and Child (1990) à la naissance de sa fille. Il s’agit d’un texte sur les liens unissant la mère et l’enfant, controverse et d’une honnêteté cinglante. Blue (1998) et Arno (1998) sont des textes très intimes, évoquant l’amour physique, Oh (2001) approche une description précise et au-delà du corps de l’adolescente. Aujourd’hui, après l’expérience spectaculaire à la Dia Art Foundation à New York et à la Biennale de Venise des projections xénon, les installations permanentes dans les musées (à la Kunsthalle de Hambourg, au Guggenheim à Bilbao, au Bundestag à Berlin, ou au Palais de Justice de Nantes, etc.) sont un témoignage percutant de ce qu’une oeuvre pareille peut témoigner dans l’espace public.

Jenny Holzer est née en 1950 à Gallipolis, Ohio. Elle a fait des études à la Duke Université à Durham, Caroline du Nord, de 1968 à 1970, suivi d’études à l’Université de Chicago, Illinois de 1970 à 1971, elle fait son ‘Bachelor of Fine Arts’ en 1972, à l’Université d’Ohio à Athens, Ohio, son ‘Master of Fine Arts’ en 1977 à l’Ecole de Design de Rhode Island, Providence, et suit le programme d’Etudes Indépendantes au Musée Whitney pour l’Art Américain, New York, en 1977. Elle a reçu de nombreux prix et doctorats prestigieux, dont le Kaiserring de Goslar, ou le Lion d’Or de la XLIV Biennale de Venise. Elle est Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Nous remercions vivement Jenny Holzer pour son esprit coopératif et généreux tout au long du projet. Alanna Gedgaudas pour sa légendaire patience et efficacité, les galeries Monika Sprüth Philomene Magers; Yvon Lambert; et Cheim & Read pour leur soutien à l’artiste.

INVITATION